Lactalis baisse sa collecte de 450millions de litres : Mille producteurs sur le carreau !
Il fût un temps où les producteurs pouvaient être fiers et rassurés en livrant leur lait à Lactalis : fiers de contribuer au succès d’un fleuron agro-alimentaire français, et rassurés sur les capacités de leur client à assurer un débouché à leur production et à leur payer le lait.
Depuis la semaine dernière, ce n’est plus le cas. En décidant sans concertation avec les organisations de producteurs l’abandon de 450 millions de litres de lait, c’est mille producteurs que Lactalis abandonne. Son « plan social » est écrit et, qu’ils livrent directement ou par l’intermédiaire d’une coopérative de collecte, ces producteurs n’ont plus, à cet instant, de débouché pour leur production.
L’entreprise familiale mayennaise se comporte de la même manière que de vulgaires investisseurs internationaux le font dans d’autres domaines : sans aucune considération pour les hommes et les femmes qui travaillent et concourent au succès de l’entreprise. Voilà comment Lactalis remercie ses producteurs.
Bien sûr, Lactalis cible les producteurs de zones peu denses, là où les frais de collecte sont plus élevés. Néanmoins, cela ne doit pas rassurer les producteurs des zones plus denses. Car nul n’est à l’abri des choix de l’industriel. Aujourd’hui, la Haute-Marne, les Vosges, la Lorraine et le sud des Pays-de-la-Loire. Quelles seront les victimes des choix de M. Besnier dans l’avenir ?
Lactalis vient de réinvestir dans son usine de Domfront inaugurée en grandes pompes il y a moins d’un an. Cela pourrait être de nature à nous rassurer, mais qu’en sera-t-il autour d’autres sites industriels en Normandie, dans un an ou dans cinq ans ?
La FRSEA et Jeunes Agriculteurs de Normandie condamnent cette décision et l’absence de dialogue avec les producteurs qui la caractérisent. Nous soutiendrons toutes les initiatives qui permettront de ne laisser aucune des victimes de Lactalis sur le bord de la route.
Quand on est leader dans une filière, porteur de marques de prestige, qu’on se flatte de vendre des produits sous la marque « Président », on doit être un exemple de sérieux et de respect de ses fournisseurs. On se doit d’être à la hauteur de la responsabilité que confère une telle position. Force est de constater que Lactalis n’est pas au niveau et préfère laisser mille producteurs sur le carreau.
Contact :
FRSEA Normandie : Ludovic Blin : 06 60 77 00 76
JA Normandie : Emmanuel Roch – 06 58 00 33 86