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Présidentielles 2022 : des propositions pour stimuler les perfromances de l’agriculture française

En prévision des élections présidentielles françaises, les organisations membres du Conseil del’Agriculture Française (CAF) portent auprès des candidats leurs propositions visant à stimuler le hautpotentiel d’un secteur d’activité désormais reconnu comme essentiel et stratégique. En effet, alors que la France subit encore les soubresauts d’une crise sanitaire qui a débuté il y a bientôtdeux ans, […]

En prévision des élections présidentielles françaises, les organisations membres du Conseil de
l’Agriculture Française (CAF) portent auprès des candidats leurs propositions visant à stimuler le haut
potentiel d’un secteur d’activité désormais reconnu comme essentiel et stratégique.


En effet, alors que la France subit encore les soubresauts d’une crise sanitaire qui a débuté il y a bientôt
deux ans, l’agriculture française, toutes filières agricoles confondues, montre chaque jour sa
robustesse, sa résilience et ses apports indéniables à la société française :


• Tout d’abord dans sa fonction nourricière première. A la faveur du premier confinement, les
Français ont redécouvert leur agriculture, les hommes et les femmes qui exercent ses métiers
et leurs productions. S’ils n’ont eu à déplorer ni pénurie, ni moindre diversité pour leur
alimentation, c’est parce que l’agriculture a su, de longue date, adapter ses modèles, en étant
à l’écoute des évolutions de ses métiers, des nouvelles pratiques et formes de production,
mais aussi des attentes des consommateurs et des mouvements de la société. Les agriculteurs
sortent de cette période avec une image plus positive, mais aussi dans une dynamique leur
permettant de répondre à de nouvelles sollicitations. En effet, les Français ont de nouvelles
exigences en matière d’alimentation, ils demandent plus de proximité, plus de transparence,
plus de solidarité et plus de performances durables. Par leurs attentes, ils ont remis la
souveraineté alimentaire en tête des préoccupations de notre pays et l’agriculture française
entend les satisfaire.


• Ensuite, dans son rôle structurant des territoires et de leur vitalité économique. Les Français
ont réinvesti les territoires ruraux à l’occasion des périodes de confinement et certains ont
même transformé l’essai de manière plus durable, accompagnés en cela par des opportunités
de travail à distance. Ce regain d’attrait pour la ruralité engendre de nouvelles tendances et
de nouveaux besoins qui vont profondément modifier les équilibres territoriaux. L’agriculture,
par son ancrage territorial historique, se présente comme une opportunité majeure de
développement économique de ces territoires, bien au-delà d’une simple fonction touristique
ou récréative.


• Enfin, face aux enjeux environnementaux, de biodiversité et de lutte contre le changement
climatique. Dans la course contre la montre engagée avec le climat, l’agriculture est source de
solutions. L’adaptation de ses propres pratiques concourt à maintenir la production d’une
alimentation sûre, saine et durable pour tous et à la préservation des ressources naturelles et
de la biodiversité. Elle a, en outre, l’avantage d’offrir à des secteurs d’activité plus émetteurs
des opportunités de compensation et de participer à la transition énergétique par la
production d’énergies renouvelables. Loin d’être seulement cause ou victime, l’agriculture est
aujourd’hui un acteur engagé et actif dans la lutte contre le changement climatique.


Dans son rapport sur l’agriculture, le Haut-Commissariat au Plan en a fait lui-même le constat :
l’agriculture française a toujours su relever les défis qui lui ont été assignés et les deux années
exceptionnelles que nous venons de vivre en sont une preuve supplémentaire. L’agriculture française
est une activité économique à haut potentiel qui entend tenir sa place dans l’ensemble des défis
économiques et sociétaux de demain.


Pour autant, malgré les efforts déployés, les difficultés de l’agriculture française, certaines
structurelles, auxquelles viennent s’ajouter d’autres plus conjoncturelles, n’ont pas disparu : difficulté
à construire des prix rémunérateurs, exposition croissante à des aléas climatiques, sanitaires, naturels
et économiques de plus en plus fréquents, accès à l’eau insuffisant, poids des investissements et
dépenses de fonctionnement, durcissement des conditions de recrutement, dynamique d’installations
trop faible pour faire face à la vague prochaine de départs à la retraite, renouvellement des
générations pénalisé par un manque d’attractivité et un accès au foncier difficile, etc.


S’ajoutant aux efforts d’adaptation et d’ouverture portés au quotidien par les agriculteurs, les
réponses, notamment législatives, sont réelles et constituent des progrès importants. Mais elles ne
suffisent pas à lever l’ensemble des contraintes et freins qui brident le développement de l’agriculture
française.


Sans une action forte et déterminée des pouvoirs publics pour accompagner les agriculteurs dans leur
démarche pour satisfaire les nouvelles attentes exprimées par la société (traçabilité de l’alimentation,
diversité des choix alimentaires, impacts sur l’eau, l’air, le sol et la biodiversité, bien-être animal,
réappropriation économique des territoires ruraux, vivre ensemble, etc.), l’agriculture risque fort de
perdre sa dynamique.


Dans ce contexte de profondes mutations, dans un environnement économique et sociétal sous
haute tension, il est urgent de donner à l’agriculture française les moyens de réaliser pleinement ses
performances au service de nos concitoyens et de nos territoires.


Pour les organisations du CAF, cela passe nécessairement par des mesures visant à accompagner,
développer et à stimuler les atouts de l’agriculture :

  1. Mieux produire. La diversité de l’agriculture française est un modèle envié dans le monde
    entier. C’est elle qui permet de produire en quantité, en qualité, pour tous les budgets et qui
    répond à tous les choix alimentaires. Cette diversité est aussi la condition essentielle de
    reconquête de la souveraineté alimentaire. Valoriser l’acte de production en France, en
    mobilisant tous les outils (normes technique dont étiquetage, sociales, fiscales,
    environnementales…), ne pas sur-contraindre les agriculteurs avec des réglementations
    nationalessans étude d’impact ni de faisabilité technico-économique, traquer les pratiques de
    concurrence déloyale (en particulier en vis-à-vis des produits importés qui ne répondent pas
    aux mêmes exigences sanitaires et environnementales), éduquer et informer le
    consommateurs sur les pratiques agricoles, l’origine des produits et le juste prix de
    l’alimentation sont les prérogatives d’un Gouvernement qui a, dans ses priorités, une
    alimentation saine et durable pour tous les citoyens français.
  2. Mieux promouvoir les métiers, mieux installer, mieux former, mieux accompagner tout au
    long de la carrière, mieux transmettre.

    Face au défi majeur du renouvellement des générations en agriculture, l’attractivité des
    métiers de l’agricutlure doit être assurée par des mesures adaptées, afin notamment qu’ils
    soient clairement identifiés très tôt dans les parcours d’orientation. Aussi, il faut lever les
    contraintes qui pèsent sur l’installation de nouveaux agriculteurs, qu’ils soient issus ou non du
    milieu agricole, en particulier en facilitant l’accès au foncier, notamment par le portage foncier.
    Il faut aussi accompagner chacun, par une formation initiale rénovée ainsi qu’une formation
    continue tout au long de leur carrière pour toujours mieux s’adapter. Il faut enfin permettre
    aux agriculteurs de dégager de la valeur en assurant un revenu à la hauteur de leur
    engagement professionnel. La retraite doit aussi être décente pour tous les actifs de
    l’agriculture, et un accompagnement doit être effectué pour que fins de carrière soient
    synonymes de transmissions d’exploitations réussies.
  3. Mieux valoriser les expertises et services environnementaux rendus par l’agriculture.
    L’agriculture est désormais reconnue comme un acteur majeur de lutte contre le changement
    climatique. Les agriculteurs rendent de nombreux services environnementaux qui compensent
    les émissions des secteurs d’activité plus polluants, comme la captation du carbone pour la
    réduction des GES ou qui favorisent la biodiversité et les habitats favorables aux insectes
    pollinisateurs par la plantation de haies, des jachères méllifères, des rotations allongées.
    L’agriculture française est aussi un acteur de l’économie circulaire et de la transition
    énergétique en fournissant des sources d’énergies renouvelables via la méthanisation,
    l’agrivoltaïsme ou l’éolien.
    L’agriculture est déjà engagée dans la transition, il faut cependant agir sur trois leviers pour en
    garantir la réussite : assurer aux agriculteurs les moyens financiers, agronomiques et
    assurantiels pour poursuivre leurs investissements, rémunérer les agriculteurs pour leurs
    actions en faveur de l’environnement et lever les verrous de l’innovation pour accélérer et
    généraliser la transformation.
  4. Mieux interagir avec l’ensemble des activités économiques au service du développement
    des territoires.

    Les territoires ruraux prennent toute leur part dans les transitions en cours et sont à la fois
    une réponse aux attentes sociétales et un gage de relance économique. Pour cela, il faut
    mettre au cœur des priorités l’activité économique des zones rurales et le vivre ensemble qui
    en découle : les politiques publiques doivent impérativement s’adapter aux spécificités de ces
    territoires en termes d’emploi, d’accès aux services publiques et privés et au numérique. Enfin,
    l’Etat doit favoriser, accompagner et sécuriser les approches et les projets de territoriaux,
    portés par les acteurs locaux (ex : PAT ou PTGE). Le vivre ensemble doit aussi faire partie des
    ambitions des territoires : c’est un champ à co-construire, dans le dialogue et le respect de
    chacun.
  5. Mieux produire en Europe. Il faut réaffirmer les fondements de la PAC en matière de
    souveraineté alimentaire durable et préserver les capacités de production de l’agriculture
    européenne, en l’accompagnant d’une politique commerciale intra et extra européenne juste
    et équitable. L’Union Européenne doit retrouver la voie d’une politique agricole et alimentaire
    forte. Plus que jamais, le marché commun doit, 64 ans après la signature du Traité de Rome,
    devenir un réel marché unique au sein duquel les agriculteurs de chaque pays produisent et
    vendent selon les mêmes règles. D’autant plus si celle-ci sont parmi les plus drastiques au
    monde !


    L’agriculture française attend des réponses et des solutions qui prennent en compte tout son potentiel,
    sans l’entraver ou l’amoindrir, sans le sacrifier à des idéologies ou des pensées simplistes sur le mode
    « y a qu’à, faut qu’on » qui polluent depuis plusieurs années le débat public et sclérosent le courage
    politique.

    Nous sommes la cheville ouvrière d’une économie, d’une société et de territoires qui se reconfigurent,
    résolument tournés vers l’avenir. Mesdames et Messieurs les candidats, soyez à la hauteur des
    ambitions de l’agriculture française !

    Les organisations membre de Conseil de l’Agriculture Française

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